L'important c'est le voyage, pas la destination

lundi, juillet 05, 2010

La dolce vita

01/07
Nominingue - 55 km / 55 km

-Il dit que l'entrée de son camping est bordée de deux grands trous.
-Ah bon. On fera attention alors. C'est quand même bizarre non?

Après les mésaventures du dernier voyage, il nous apparaît sage de sélectionner un parcours plus aisé pour notre seconde longue fin de semaine de cyclotourisme. Après moult discussions, le P'tit Train du Nord est retenu. Pas de soucis quant à l'itinéraire, pas d'inquiétude pour la circulation automobile, de nombreux points d'eau, bref la vie facile. Nous allons même jusqu'à réserver notre première nuitée au camping Au boisé du village

Une fois de plus, c'est du terminus Berri-UQAM que nous partirons. La veille, pour l'emballage des bicyclettes, j'ai employé une troisième boîte que j'ai coupé en deux pour me faciliter la tâche. En raison de leur cadre très long, les vélos de cyclotourisme n'entrent pas dans les boîtes de taille standard. Le résultat est une réussite. Grâce à ce subterfuge, je n'ai pas eu à démonter mon porte-bagages avant, ni les gardes boues. Un bon truc à retenir.

Il faut se lever très tôt pour aller prendre l'autobus. Ce dernier quitte Montréal dès 7h30. Dans la file d'attente je reconnais une collègue de travail qui, avec son copain, souhaitent effectuer le même périple. Ils ont apporté leur vélo le matin même, dans des sacs. Ils sont un peu inquiets, car s'il s'avère que les soutes de l'autobus sont déjà pleines de colis, ils devront prendre le prochain véhicule en après-midi. De notre côté, nous sommes rassurés de voir nos deux boîtes et demie déjà en place. Finalement, il y a de l'espace pour les deux vélos supplémentaires. Hourra!

C'est quatre heures qu'il faut compter pour atteindre Mont-Laurier. Un peu long certes, mais ça permet de se faire une idée du trajet en inversé. Sur son oreiller de camping, Michèle en perd des bouts. Moi aussi d'ailleurs. Zzz...

Bon, nous voilà à destination. Il faut remonter les vélos. Nous éprouvons quelques difficultés avec le frein avant du Brodie, Michèle se bat avec un câble bongee (et perd), je manque d'équilibre en rêvetant mon costume de super cycliste, mais au final, tout est bon et nous partons du kilomètre 200.

La première partie est asphaltée. Bonne idée me direz-vous. Hélas, la nature y reprend ses droits depuis quelques années sans doute et des nombreuses éruptions de racines enragées testent notre vigilance. Ajoutons des p'tits bouts de planche à laver et vous avez des cyclistes bien éveillés.

Alors que nous arrivons au camping, un mystère se dissout: il s'agissait de deux grandes roues et non de deux grands trous! C'est de fort bonne humeur que nous allons enregistrer notre présence. Il s'agit d'un dix-huit dollars bien investis, car c'est très bien aménagé, très propre, deux tables de pique-nique sont situées sous un toit et le bâtiment des douches abrite aussi une petite cuisine. Bref, le grand luxe! La soupe sera réchauffée sur la cuisinière, nous mangerons dans de la vaisselle et Michèle aura même droit à un coupe pour son vin. Merci M. Hector!

En soirée, un voisin adepte du vélo nous recommande le camping de St-Faustin. Une histoire à suivre...


02/07
St-Faustin, Lac carré - 79 km / 134 km

Ça sera une bien belle journée. Dans le décor champêtre, nous verrons un lapin, beaucoup d'oiseaux, une girafe, des marmottes, des vaches et des chevaux (dont un qui séduira ma compagne). À l'arrivée au camping Desjardins, une affiche indique "Complet". Nous tentons tout de même notre chance et le sympathique préposé nous répond qu'il ne refuse jamais les cyclistes, ne serait-ce que par humanisme. Sur les terrains dédiés aux pédaleux, en plus des tables il y a des chaises de patio, une attention bien appréciée.

Nous buvons un peu vite une grosse Trois Pistoles. Notre léger état d'ébriété ne nous empêche pas de constater avec étonnement les différences entre le texte en français de celui en anglais de l'histoire du cheval noir. Des pâtes, de la sauce, un bon fromage (merci Stéphane), une jolie salade. Miam! La vaisselle, une ballade en forêt (le camping offre de beaux sentiers), deux parties de cartes sous la tente, il est 20h00 et nous dormons déjà.


03/07
Prévost - 65 km / 199 km

Que du bonheur aujourd'hui. Il est temps de vous indiquer que tout au long de ce parcours, nous descendons plus que nous ne montons. Conséquence, il nous arrive de rouler à 25 km/h pratiquement sans effort. La transition de l'alsphalte à la poussière de roche fut bien accueilli. Fini les surprises sur la route. Il y a bien quelques trappes de sables où les pneus s'enlisent un peu, mais au final c'est plus régulier. Nous verrons plusieurs barrages de castors au long de la rivière et quelques canards s'y laissant dériver.

Un jeune couple amoureux nous apprend qu'il est possible de prendre l'autobus de St-Jérôme, avec les vélos. Il nous conduira au terminus Montmorency. Hum, quelle bonne idée pour demain.

La journée se termine tôt chez Danièle et Benoît qui a la gentillesse de nous attendre sur la piste. Même si leur piscine est bien invitante, la combinaison de fatigue et de frites nous plongera dans les bras de Morphée. En soirée, avec nos hôtes, nous mangerons un bon repas de saumon et légumes grillés, arrosé de Trois Pistoles, bien entendu. Burp!


04/07
Montréal - 19 km / 218 km.

Les amis nous font de bonnes crêpes et c'est le bedon bien rempli que nous effectuons les derniers kilomètres de piste. Il est 11h00 et nous devons monter la cadence si nous souhaitons prendre l'autobus de 11h30. Michèle se révèle une véritable locomotive. Nous arrivons au terminus à 11h28. Quels mollets!

Les bicyclettes sont installés sur le support du véhicule, le quatre dollars par personne payés, et une heure plus tard nous sommes à bon port. Nous utiliserons les ascenseurs des terminus de Montmorency et Henri-Bourassa pour déplacer nos montures. Quelques coups de pédales et nous voilà à la maison.

Ce fut un agréable voyage sans histoire, comme on les aime. Je fus étonné de constater à quel point il était aisé d'atteindre St-Jérôme en transport en commun. Ce trajet est parfait pour quiconque veut s'initier au cyclotourisme, rouler en famille ou simplement, passer du bon temps. Noter que des forfaits sont disponibles pour qui veut déléguer la logistique. Le P'tit Train du Nord, une chouette idée!