L'important c'est le voyage, pas la destination

mardi, novembre 09, 2010

Montréal - Trois-Rivières par la route (verte) grise.

28/08/2010
Sainte-Sabine - 81 km / 81 km

L'été à Montréal, c'est chouette. On peut y bénéficier d'une multitudes d'activités. Balconville? Pas sûr. Ne serait-ce qu'au Théâtre de Verdure, nous avons entendu Narcotango, l'Orchestre Métropolitain et vu "J'ai tué ma mère". Aussi, pour la première fois, nous avons décidé de ne pas prendre de vacances durant la période estivale pour les reporter à une saison plus, disons, difficile. Tout de même, le Québec à vélo, c'est chouette aussi. Bon, un petit compromis alors, une semaine de répit, ça sera jusqu'à Trois-Rivières par la route verte.

C'est sous un soleil radieux que nous tournons les manivelles. Tout débute par l'atteinte du Fort Chambly. J'aime beaucoup cet itinéraire. L'aller-retour se réalise en quelques heures, parfait pour se détendre les mollets. Je disgresse... Nous passons donc la charmante Chambly pour rouler le long de la rivière Richelieu. Il y a beaucoup de cyclistes, tout aussi heureux. Des côtes? Mais non, nous suivons un cours d'eau.

À Saint-Jean-sur-Richelieu, nous piquons plein est. On se perd un peu, sans trop s'inquiéter. Le "Sainte-Sabine by night" ne doit pas être trop électrisant. Voilà notre destination, un camping très aménagé, soit Caravelle.


29/08/2010
Parc de la Yamaska - 52 km / 133 km

Avec un petit 50 kilomètres à parcourir, on peut se permettre un gros brunch à Granby. De là, une très belle piste rejoint la parc de la Yamaska, parsemée de plusieurs oeuvres d'art. Bravo! Belle initiative.

Nous montons la tente et partons explorer le parc. Vive les vacances!

30/08/2010
Parc de la Yamaska - 0 km / 133 km

Eh bien non, pas de vélo aujourd'hui. Des vacances ai-je dit? Tout est relatif. Michèle et moi allons faire le réservoir Choinière en kayak. C'est ma première expérience en ce type d'embarcation et je dois reconnaître que c'est moins dur pour le couple que le canot ;-) Un peu plus pour les bras cependant. Nos déplacements silencieux nous permettent l'observation de la gente ailée. Un bel après-midi.

Une sieste, un bon repas, une dernière promenade et hop, zzz...

-Paulo!
(Ah non, pas encore des Ontariens me dis-je)
-Il y a une bête dans la tente!
(Mais comment une Ontarienne a-t-elle pu se retrouver là? Bon, d'accord, je me réveille).

Ouvrant les yeux et les oreilles, je perçois effectivement de déterminés grattements envers mes pauvres sacoches. Biologiste, je me serais écrié "oh, un représentant de la famille des méphitidés". Inculte, je ne peux qu'émettre "t*b*rn*c, une *st** d'mouffette".

Techno vélocipède, je suis équipé d'indestructibles sacoches Arkel. Elles ont déjà survécu aux pluies d'Écosse, au froid canadien et à des flots de bière aussi je me ris de la rage de notre contrastée voisine pour atteindre mes effets. Par contre, je vois mal comment le mince moustiquaire de la tente nous protégera d'un jet de 3-Méthylbutane-1-thiol (C5H12S).

Alors que mon infortunée compagne se réfugie courageusement au fond de son sac de couchage, je tente au mieux de faire fuir l'envahisseur, mais sans la brusquer. Mettons une invitation polie. Mes tendres "ouste petit" n'ont guère d'effet. La bête sauvage poursuit son labeur. Si le monstre fut un ours, j'aurais pu l'affronter virilement. À la suite de cris honorant notre testostérone respective et de quelques échanges physiques, nous aurions convenu d'une entente. Ce fromage contre une entaille. L'honneur de chacun aurait été sauf. J'aurais poursuivi mon voyage, lui aussi. Ma blessure n'aurait qu'accrue ma réputation. On aurait dit à mon passage "voilà un aventurier". Les femmes auraient souhaiter se blottir conte moi, les hommes m'auraient respectés. Allez donc savoir pourquoi, une effluve pestilentielle produirait pratiquement l'effet inverse. Les femmes me fuieraient alors que les hommes me dénigreraient. C'est lors de tels moments que tout devient clair, une bonne réputation vaut bien un bras. Ces réflexions ne m'aidant en rien, je passe à l'action en actionnant simultanément nos deux lampes frontales en mode clignotant. L'animal fabuleux n'apprécie guère cette version sylvicole du "rave" et, préservant lui aussi son honneur, se retourne et quitte sans faire preuve de quelque empressement. Singulière histoire propre à inspirer Yann Martel, on imagine le titre: "L'histoire de pipi".


31/08/2010
Drummondville - 78 km / 211 km

En selle! Nous passons aujourd'hui par Acton Vale où Michèle souhaite revoir la maison de ses grands-parents. Nous apprécierions particulièrement la piste cyclable. Ancienne voie ferrée, nous avançons souvent dans un sous-bois où il fait bien plus frais que sur l'alsphalte. Par contre, la poussière de roche rend cette route verte bien grise. Rien n'est parfait.

Par la suite, nous ne pouvons nous empêcher d'arrêter voir les irrésistibles alpagas du Domaine DuboisÉ. Madame Stéphanie Gosselin nous accueille avec le sourire et nous décrit avec fierté ses installations. Un incontournable, impossible à manquer, car la piste cyclable y passe tout juste devant.

À Drummondville, un autre accueil, soit Josée et Robert contactés par l'entremise de Warmshower. Ils ont parcouru le monde à bicyclettes et sont une mine d'information et d'enthousiasme. Mais surtout, ce sont des hôtes remarquables. Une rencontre inoubliable. Merci les amis!


01/09/2010
Nicolet - 92 km / 303 km

Difficile de dire si c'est l'aura de Josée et Robert qui nous donnent des lunettes roses ou le paysage qui est aussi merveilleux qu'on le perçoit, mais aujourd'hui tout semble magnifique. Les fermes sont coquettes, les arrêts accueillants et de nombreux animaux charment Michèle. Un très, très beau coin du Québec.

Mon cyclomètre affiche déjà depuis un bon p'tit bout le franchissement d'un autre millième kilomètre, me semble que je serai dû... et voilà, la crevaison. Pfft, même pas grave.

Nous passerons la nuit au gîte Cherche-étoiles. Les propriétaires sont très aimables et nous laisserons faire trempette dans la piscine. Merci!


02/09/2010
Trois-Rivières - 28 km / 331 km.

Pour traverser le pont Laviolette, une service de navette est offert pour les cyclistes. 10.00$, pas de soucis. Les informations sont disponibles à l'immanquable bureau de tourisme suivant la bonne fromagerie (miam).

Sans doute fut-ce la plus belle semaine de l'été côté météo. On annonce de la pluie pour aujourd'hui et demain, c'est donc en autobus que nous reviendrons ce soir. On achète les boîtes, emballons le tout et nous voilà libres pour la journée, à la découverte de Trois-Rivière.

Visite de la prison (très intéressant, le guide fut remarquable), un repas local, une promenade et une bière bien à l'abri du terrible orage.

Un somme dans l'autobus, arrivons à Montréal, remontons le tous, retrouvons la maison et notre lit. Zzz...


Conclusion.
Notre plus beau voyage jusqu'à présent. L'intérêt pour les aventures en vélo ne fait que s'accroître. À suivre...