L'important c'est le voyage, pas la destination

mardi, janvier 21, 2014

Nouvelle-Zélande - 1416 km


12/1
Dunedin - 19km

Après avoir consulté les oracles, il apparaît que les dieux en ont contre la côte ouest. Il a plu, il pleut, il pleuvra. N'étant pas de la nature des batraciens, et voyant qu'ailleurs le soleil frappe, je décide d'aller prendre l'autobus pour Nelson. Ensuite, comme disent les caquistes, "on verra".

Ces billets achetés, je passe quelques heures au Settlers Museum (excellent) ainsi qu'au Public Art Gallery (un peu trop moderne à mon goût).




13/1
Christchurch - 18 km


Je dois me lever tôt, l'autobus m'amenant à Christchurch partant à 7h45. 30 minutes de vélo me séparent de la gare et il est préférable de prévoir un peu de marge au cas où  de perfides vents, une malencontreuse crevaison ou une irrésistible soif de bière me ralentiraient.

Tout se passe bien. Les vallons de Dunedin n'entravent pas trop ma course et je me retrouve dans un Atomic Shuttle, le vélo bien amarré à l'arrière, pour 6 heures de route.

Une fois à destination, petite visite chez Chain Reaction pour une pile à mon cyclomètre. Fidel mérite bien un petit cadeau ;-) Puis, épicerie et arrivée chez mon hôte Warmshower.



14/1
Nelson - 14 km

En raison d'un feu de forêt (n'ayez crainte, les pompiers sont intervenus à temps) la route se bloque et l'autobus n'arrive que tard en après-midi. J'ai juste le temps de passer à l'épicerie et à la pâtisserie (pour mes hôtes) et me voilà chez un couple britannique - écossais.

Je leur ai apporté des brownies, ils sont fous de chocolat, nous voilà amis.

Nous parlons indépendance, cyclisme, voyage, vie quotidienne à Nelson autour d'un bon repas et d'une bonne bouteille.

Elle est médecin, il conçoit des parcours de vélos de montagne, ils sont diablement intéressants.
Il est déjà trop tard. Dodo. Zzz...



15/1
Motueka - 62 km

Il y a de ces expériences qui confirment que la vie vaut la peine d'être vécue. Manger un gros morceau de gâteau au chocolat, entre une plage idyllique et une forêt enchanteresse, au son des vagues et des chants d'oiseaux, à 9h00 du matin est l'une d'entre elles.


C'est ainsi que je profite de Rabbit Island. De Nelson, ce fut une longue piste cyclable longeant la mer. Un traversier m'amène à Mapua, d'où j'essaie une route secondaire sans accotement un peu trop pentue à mon goût. Je prends alors la rapide autoroute, plus spécifiquement son accotement de deux mètres de large et passe ainsi mon millième kilomètre au pays des Kiwis.



16/1
Collingwood - 83km
Sur la carte routière, j'ai remarqué que mon chemin serpenterait. Je sais bien ce que cela signifie: une longue montée. Je n'avais pas prévu qu'elle s'étendrait sur 15km par contre. Rien de trop intense, il faut simplement choisir un petit braquet et être patient.

Il y a peu de circulation, je peux donc à loisir observer le paysage. La forêt est composée de conifères, de feuillus et... de palmiers. Tout en bas je discerne les plantations d'arbres fruitiers ainsi que les vignes.


J'avais escompté m'arrêter à Takaka, mais n'étant possédé d'aucun impérieux désir scatologique, je pousse jusqu'à Collington pour son camping au bord de la mer.



17/1
Collingwood - 48 km

En cette très belle journée, je laisse le gros de mon bagage au propriétaire du camping pour une petite balade à Puponga.

Pédaler le long de la mer, eh bien, c'est vraiment les vacances. Souvent, le vent me pousse et j'arrive bientôt à destination. J'y passe un peu de temps et m'en revient, le vent contre moi. Je dois y mettre quelques efforts, mais Collingwood apparaît. Ouf! Encore un peu et j'aurais dû marcher. Le souffle d'après-midi sera formidable.

Parlons bagage; jusqu'à présent, tout a servi, sauf la paire de bas de laine, mais il s'en est fallu de peu lors d'une nuit à 7 degrés où il ventait particulièrement fort. Les sacoches Arkel Dauphin sont irréprochables. Mon pire problème, autant en poids qu'en volume, est la nourriture. Tout comme mon amie grande voyageuse A., toujours m'accompagne un pot de beurre d'arachides. Encore faut-il un pain, fort roboratif, aussi lourd que dense. Et puis, étant de nature délicate, de la confiture pour faire passer tout ça. Bon, une boîte de thon, un bout de fromage, un fruit, un légume, du gorp (Good Old Raisins & Peanuts), du chocolat et un litre d'eau, ça commence à faire beaucoup. Ajoutez un paquet de pâtes, de la sauce et une bière, c'est bien lourd tout ça.

J'ai bien beau être le cyclotouriste campeur le moins chargé, il y a encore place à amélioration. On dit qu'on emporte avec soi ses insécurités, j'ai encore bien du chemin à faire... dans tous les sens.



18/1
Motueka - 86km

Une sacrée belle journée où j'ai descendu sur 15km. Non, mais, à 45km/h, c'est 20 minutes de manège! Ajoutez de nombreux virages en épingle, sensations fortes garanties!

Je retourne donc au camping de Motueka...


L'un des aspects les plus appréciables des campings néo-zélandais par rapport aux québécois, est le calme observé en soirée. Alors qu'au Québec il est courant de subir des voisins bruyants passé minuit, rien de tel ici. J'entre dans ma tente autour de 21h00, sans avoir recours aux bouchons pour trouver le sommeil. Au niveau des installations, le cycliste est content. Réfrigérateurs, cuisinières, chaudrons, quelques fois les couverts, table et chaises font la cuisine alors qu'on retrouve à la "tv room" ordinateurs, fauteuils et divans.

La qualité du WiFi est aléatoire et son accès va de gratuit à sept dollars pour vingt-quatre heures. Puisqu'il n'y a que peu de fournisseurs, en s'y prenant bien, on peut étirer un accès sur deux jours. Encore mieux, les épiceries "New World" offrent un bon signal WiFi, absolument gratuit.


19/1
Nelson - 70km

"Qui bon coeur a pour la bataille, toujours trouve le temps convenant" (conétable Gaucher, "Le lis et le lion", Maurice Druon).

Yeah right. C'est chouette le vélo, mais surtout sous le soleil. Et ça résume bien les conditions météorologiques depuis que je suis monté à Nelson, une ville prisée des retraités. Voilà qui confirme la grande sagesse de nos anciens.


Le guide touristique propose d'aller voir les cerfs-volants. Hum, ça me semble franchement poche. Eh bien, j'avais tort.
Il y a aussi le Founders Park (et son pub), le jardin japonais, le port, la cathédrale au bout de Trafalgar street...

Une autre belle journée!



20/1
Havelock - 71km

Deux bonnes montées, deux bonnes descentes. Seul problème, un peu après Nelson, l'accotement se réduit à peau de chagrin. Il y a beaucoup de gros camions, plusieurs tirant deux remorques. C'est un peu inquiétant. L'excitation s'étendra sur 30km.

Sur la route, je rencontre quatre cyclotouristes qui me donneront de précieuses informations. Et puis, il y aura de jolis chevaux miniatures qui me donneront de la bonne humeur.

La terre vibre! Alors que je suis confortablement installé au camping, un tremblement de terre agite le sol pendant une bonne trentaine de secondes. L'île du Nord a été frappée par un séisme de 6.3. Ici, tout va bien.

Arrive alors Jean-Marc. Un joyeux retraité voyageant à vélo depuis quatre ans, 97000 km de pedalés. Il me racontera force anecdotes en soirée. C'est bien mieux que la télé.

Il m'arrive de réaliser d'audacieuses combinaisons alimentaires, qui je suppose, en situation plus régulière, seraient révoltantes. Ma dernière trouvaille consiste en rôties de pain aux raisins, nappées de pesto (acajou et parmesan) sur lesquelles je dépose de juteuses tranches de tomates. Délicieux!




21/1
Wellington - 43 km
Il pleut. À torrent. Je ne peux rester sous la tente, car je dois prendre le traversier pour Wellington à 11 h. Je ramasse tout et hop, j'active mes muscles sous la flotte.

Charlotte Queen Drive est une jolie petite route, bien sinueuse, entre mer et montagne. 40 km et me voilà au port de Picton.


Vive les sèche-mains! En quelques minutes, voilà mes vêtements bien secs. Pour le bateau, j'ai pris l'option "Cove". Pour 30.00$, je bénéficie d'un salon privé où je prends un thé tranquille et bénéficie d'un bon WiFi. Encore mieux, j'ai un bon d'achat de 15.00$ de nourriture. Meilleur investissement jusqu'à présent!


Débarqué à Wellington, il pleut toujours, je visite le musée Te Papa Tongawera. Les cultures aborigènes, la colonisation du pays, les tremblements de terre et bien d'autres choses y sont présentés. La pieuvre géante est particulièrement troublante.

Puis, la lotterie Warmshower! Et je tombe sur... quatre filles! Bon, je sais, vous allez encore m'envoyer des blagues grivoises. Permettez-moi de vous présenter les choses d'un autre point de vue. N'est-ce pas singulier que les femmes et les couples soient plus accueillants et sympathisants que les hommes? Hum...

samedi, janvier 11, 2014

Nouvelle-Zélande - 903 km

25/12Montréal - 0km
"Mon sac!"

Il fait -21 degrés Celcius à Montréal en ce 25 décembre. Économe, il est apparu que le moment le moins coûteux pour me rendre à l'autre bout du monde, soit la Nouvelle-Zélande était Noël. Après moult efforts, Michèle et moi avons réussi à faire entrer la grosse boîte de vélo (contenant aussi l'une de deux sacoches et le casque) dans sa formidable Fitt. Nous partons donc contents, un peu compressés contre le tableau de bord, les sièges étant complètement avancés, moi habillé en cycliste et grelottant donc, et après quelques minutes je constate que j'ai oublié l'autre sacoche. Heureusement, nous sommes bien en avance.

C'est plutôt émus que nous allons nous séparer à l'aéroport. Sniff...

Le vol Montréal-Vancouver se passe bien. Je peux terminer le visionnement de la première saison de l'excellente série "House of Cards". Je rencontre une dame ayant tout vendu pour vivre une aventure autour du monde débutant en NZ. De Vancouver, je passe d'Air Canada à New Zealand Airways pour un looooong vol. Une fois l'altitude prise, on nous sert un bon repas accompagné d'un généreux verre de vin, puis un second, l'éclairage est tamisé, zzz...

27/12
Christchurch - 20km

Tout mon équipement a suivi. C'est sans problème que je remonte le vélo et y installe les sacoches. Le WiFi de l'aéroport me permet de prévenir mon hôtesse Warmshower de mon arrivée et hop, en selle.

Un kilomètre plus tard, je reconnais une cycliste sur mon chemin. C'est mon contact qui a eu la gentillesse de venir me chercher. Quelle belle attention. On se rend à sa jolie demeure et me voilà tout content de si bien commencer ce voyage.
Après les politesses d'usage et la prise d'information, je pars explorer Christchurch. Je transforme mes dollars canadiens en néo-zélandais, puis visite le Canterbury Museum. Ensuite un thé et un gâteau, des achats de nourriture et la fatigue me gagnant, décalage horaire oblige, je retourne à la maison pour une bonne nuit de sommeil.




28/12
Christchurch - 10 km

Le ciel est gris. Je pars visiter le centre-ville afin d'y voir la situation suite au tremblement de terre. C'est comme si une guerre y avait eu lieu. C'est plutôt désolant. La pluie débutant, un scone et un thé me font le plus grand. Bon, je n'ai pas trop d'énergie, alors je commence mon voyage virtuellement en allant voir "Desolation of Smaug". Me voilà doublement en Nouvelle-Zélande.

Je soupe avec mon hôtesse et l'on partage nos souvenirs de voyage en vélo.


29/12
Glentunel -  63 km

Suite aux conseils que m'a prodigués ma sympathique amie de Christchurch, je pars plein ouest. Le trafic est léger, on se croirait au fin fond de la campagne québécoise. Je comprends rapidement pour les routes ce que signifie "paved not sealed" et ce n'est pas si mal. Quant à l'accotement, il est raisonnable. Le parcours est peu vallonné et le camping, ok.

30/12
Grumpy camping - Geraldine - 115km

Une autre belle route et encore peu de trafic. Quelques côtes pour me faire les jambes, rien de trop difficile. Le camping est vraiment bien. Pour 15.00 $, en plus d'un bon terrain, j'ai un accès internet, et une cuisine tout équipée. Je mange donc... des pâtes, mais dans une vraie assiette avec de vrais ustensiles. Voilà qui est psychologiquement fortifiant.


31/12
Lake Tekapo - 97 km

La route est plus longue que prévu. Encore quelques montées, mais surtout beaucoup de vent. Je dois me reposer à quelques reprises. Je suis bien conscient que les kilomètres d'hier et ceux aujourd'hui sont un peu élevés pour débuter (et après un mois d'inactivité cycliste et une horrible grippe qui se termine à peine), mais je ne souhaite pas dormir entre deux moutons et ceci explique cela. Près du camping, je trouve un sac de croustilles sur la route. Ah bon.

Je plante ma tente devant le magnifique lac Tekapo. C'est vraiment aussi beau que sur les photos. Vraiment! Une bière pour célébrer le Nouvel An, dix-huit heures en avance sur mes amis montréalais ;-) et dodo.

Ben non, pas dodo. Je dois sortir de la tente pour la réorienter, car il vente vraiment trop fort. Pas facile. Et là, oui, dodo.


1/1 6
Lake Tekapo - 6 km

Ouais, eh bien à mon âge avancé, déjà une journée de repos est une bonne idée. Je passe donc du temps au café local, me balade un peu, profite de la beauté du paysage, socialise avec mes voisins et complète la lecture du "Montespan" (Jean Teulé).


2/1
Omarama - 92 km

Une petite journée sans histoire comme on les aime bien. Le paysage commence à être plus exotique, disons plus "Seigneurs des anneaux" ;-)  En soirée, je rencontre de très sympathiques cyclotouristes, Laura et Stéphane, qui sont ici depuis quelques mois.


3/1
Wanaka - 116 km

Alors là, c'est vraiment superbe. Le Lindis Pass est magnifique. Une longue montée suivie d'une tout aussi longue descente ;-)

Contrairement à ce que j'espérais, il n'y a pas de camping à Tarras (80 km). Je dois donc poursuivre jusqu'à Wakana. Pas grave me dis-je, j'ai tout plein de temps (je me suis levé à 5 h 30). Hélas, le vent se tourne exactement contre moi. Il est si fort, qu'il me pousse hors de l'accotement, ce qui est vraiment trop dangereux pour continuer. Je descends donc de selle pour marcher le long de mon fidèle destrier. Je prends la chose avec philosophie en pensant à mon ami B. qui a fait St-Jacques-de-Compostelle. Et puis, il fait soleil, le paysage est magnifique, pourquoi se plaindre. Il me faudra avancer 10km ainsi avant de pouvoir bénéficier (hum!) de vent de trois quarts avant permettant, quoiqu’avec difficulté, de pouvoir pédaler. J'arrive un peu fatigué de la mésaventure et me promets une récompense demain, soit une belle journée de repos. Après tout, c'est sensé être des vacances ;-)


4/1
Wanaka - 8km

Wanaka, c'est bien mignon. Je m'y promène à pied. Assiste à une fête dans un parc avec kiosques, parades de voitures anciennes et animation. Je mange bien, bois de la bonne bière. Bref, c'est la belle vie!


5/1 77km
Queenstown - 77km (le compteur affiche un total de 608)

Je gravis Crown range, la plus haute route de Nouvelle-Zélande. Ouverte en 2000, et "sealed", elle permet d'économiser un bon 60 km. Quel panorama! Extraordinaire! Je vous laisse imaginer le plaisir de la descente!

À Queenstown, capital des activités extrêmes, qui coûtent tout aussi cher, je fais mon âge en sélectionnant plutôt le jardin botanique. Voilà qui me convient parfaitement.


Étant l'une des villes les plus touristiques, le camping est trop cher (25.00$). Mais bon, ce n'est pas une surprise. Même à la bibliothèque il faut payer pour le WiFi.


6/1
Cromwell - 69 km

En voilà des kilomètres faciles, sous le soleil, le vent dans le dos. En route, je me suis arrêté à un endroit où il y avait du bongee. Non, vraiment pas pour moi.

Cromwell est une petite ville sympathique, parfaite pour le repos. Comme si j'étais en vacances :-)

J'ai croisé mon premier cyclotouriste montréalais. Il est en Nouvelle-Zélande depuis octobre, ira en Australie, puis au Japon. Il faut dire qu'il ne voyage pas aussi luxueusement que moi. Il sait comment étirer ses dollars.

Je mange un gros yogourt avec du chocolat. Au souper, salade et saumon. Et puis, j'ai trouvé une bière sur la route :-)


7/1 37km
Alexandra - 37 km

Un peu avant Alexandra, il y a Clyde, peut-être le plus charmant village de Nouvelle-Zélande. Je me lance sur le Otago Rail Trail. Une piste cyclable de 150 km réalisée sur une voie ferrée désaffectée.

Alexandra offre tous les services. J'y découvre que les épiceries New World offrent le WiFi gratuit. Hourra!



Il n'est que 9 h 30, mais j'ai une mauvaise intuition. Je reste en ville, scrutant le ciel et mes rhumatismes. Allez donc savoir pourquoi, après une grosse épicerie, je décide d'aller au camping. Oh la bonne idée! La pluie débutera à 10 h, très forte, pour terminer 7 heures plus tard. C'est bien à l'abri dans le "TV Room" que je lis "Les rois maudits" en mangeant des croustilles.


Je suis donc content d'avoir eu ce si bon pressentiment, mais aussi de m'être levé comme à l'habitude à 5 h 30. En partant si tôt, mettons vers 6 h 30 après avoir ramassé tout mon grabat, je profite d'un trafic réduit, quelques heures sans avoir à employer de la crème solaire, aucun vent. Il arrive souvent que mon objectif est atteint pour midi. J'ai donc l'après-midi pour faire autre chose que du vélo.


8/1
Ranfurly - 89 km

Je dors dans un lit douillet. Une famille de Ranfurly m'a accueilli. J'en suis content, car la nuit s'annonçait froide (7 degrés).

L'Otago Rail Trail est un peu raboteuse, les cailloux étant plus gros que sur notre route verte. Comme prévu, c'est plein de ponts, mais surtout, j'ai traversé deux tunnels, dont un de 230 mètres. Il y faisait très noir, on aurait cru la Moria.

J'escompte une plus petite journée demain. Il ne reste que 60 km pour finir la piste qui termine à Middlemarch.

J'ai discuté avec un Allemand qui est ici depuis plusieurs mois. Il s'est acheté une voiture et fait des petits boulots, dont ramasser des fruits. Il gagne assez pour vivre. Comme quoi, les salaires sont à l'avenant du coût de la vie.

9/1
Middlemarch - 65km (le compteur affiche 868)

Il règne une ambiance western dans l'architecture depuis plusieurs jours. Il y a eu beaucoup de chercheurs d'or au XIXe siècle et les différentes fièvres de l'or ont ainsi façonné le paysage urbain.


J'ai terminé le Otago Rail Trail et vais dormir au camping de Middlemarch. Ce fut une chouette balade.

Je vis ma première expérience resto du voyage, un peu malgré moi, car il n'y a pas d'épicerie à Middlemarch. Le pub s'appelle Quench et c'est une bonne adresse. WiFi, très bonne soupe maison, hourra!

La soirée d'hier chez mes hôtes Warmshower s'est terminée vers 22 h 30. Le réveil à 5 h 30 fut un peu difficile.

Je poursuite ma lecture des Rois maudits (j'en suis au troisième tome).


10/11
Middlemarch - 2km

Laura et Stéphane viennent me rejoindre à Middlemarch. J'ai bien hâte de les revoir, car on s'était bien entendus. Je suis tout de même un peu nerveux, car je n'ai presque plus rien à manger. Bah, au pire je m'offrirai un autre bon repas chez Quench.

Ils arrivent avec le train, comme prévu, et la nourriture que je leur ai demandé (dont une bonne bouteille de vin). Je les amène au camping où ils sont séduits par le wagon cuisine. Il faut dire que c'est plutôt réussi.

On échange de l'information sur les routes que nous avons empruntées. Ils me convainquent de passer du temps sur l'île Nord, ainsi que de prendre le train.

On passe l'après-midi chez Quench. Je donne un coup de main à Laura pour sa tablette Nexus 7. Le gâteau au chocolat est excellent.

Repas de pâtes en soirée, accompagné de ce bon pinard.

La nuit est, pour la première fois, sans aucun vent. Et dire que je venais d'écrire à Zpacks quant à mon Hexamid Plus pour des conseils en ce sens. Enfin, j'ai vraiment très bien dormi.

11/1
Dunedin - 37 km

Un autre hôte Warmshower a répondu positivement à ma requête à Dunedin. Je pédale jusqu'à Pukerangi pour y attendre le train. En chemin, je vois des paysages rappelant, Weathertop.

Le train est à l'heure, on y monte mon vélo et c'est parti pour près de deux heures d'émerveillement. Déjà, j'avance sans avoir à faire d'effort (oui je sais, c'est un peu bête, mais il faut l'avoir vécu pour comprendre). Les vallées, tunnels, ponts m'amusent au plus haut point. Comme dans les films, on peut sortir pour passer d'un wagon à un autre et en profiter pour prendre des photos. Ça vaut largement les 59 dollars demandés.



Arrivé à Dunedin, puisqu'il est tôt, je vais visiter la brasserie Speight. À la fin du tour, l'animateur nous enseigne comment fonctionnent les pompes, sort les verres et nous invite à boire autant que l'on veut. J'en profite grassement et apprécie particulièrement la "Summit".

C'est donc un peu "gorlot" que je vais à la découverte de qui m'accueille ce soir. Je ne sais pas si c'est une dame seule, un couple ou une tribu locale. Finalement, c'est une très charmante jeune fille qui m'invite chez elle. Elle me prévient qu'il y a une soirée entre amis prévu ce soir. Chouette, je vais rencontrer des Néo-Zélandais. Il faut dire qu'à rouler seul toute la journée, on peut devenir fou.

Après la douche, je me retrouve en compagnie de cinq belles jeunes filles. Si ce n'était des photos, je crois que je douterais de ma résistance à l'alcool. Bon, blague à part, il s'agit de personnes très éduquées et tout aussi intelligentes. On mange bien, chacune ayant apporté quelque chose pour le repas (moi, j'avais apporté une excellente bouteille de vin, car je m'étais trompé sur les prix. Pour 20.00$, on boit très, très bien ici).

C'est là qu'on est rendu!