L'important c'est le voyage, pas la destination

dimanche, février 02, 2014

Nouvelle-Zélande - 1963 km

22/2
Wellington - 5 km

La nuit a porté conseil. Je vais prendre l'autobus de nuit jusqu'à Auckland et ensuite un bateau pour Coromandel. De là, je longerai la côte. Selon mes qualités divinatoires, je devrais bénéficier d'un bon vent de dos et de soleil. Serai-je un bon oracle? La réponse dans quelques jours.

Ayant toute la journée devant moi, j'en profite pleinement en commençant par une déambulation urbaine semi-aléatoire me permettant de saisir une partie de la variété culturelle de Wellington. Toujours chronoriche, je me lance dans une dégustation de scones et de thé.

Saoul de nourriture, je tente de faire passer mes excès par les visites du Wellington City Gallery et du City and Sea Museum. Allez donc savoir pourquoi, l'art contemporain me rejoint plus qu'à l'habitude. Ah voilà, il faut être dans un état second.



Après? Eh bien c'est onze heures de bus où je ne dormirai pas très bien. Le contraire eût été étonnant...


23/1
Coromandel - 15 km

Arrivé à Auckland, surpris que Fidel ait survécu au poids des sacs à dos des backpackers qui l'écrasaient dans la soute, je pédale jusqu'au port pour partir en mer.

J'y rencontre Madeleine et John, aux montures surprenantes: un vélo de route en titane et un démontable Bike Friday. Ils en semblent très heureux et confirment qu'il y a bien des façons de voyager à vélo.

La route conduisant à Coromandel est extraordinaire! Et là, le petit village est magnifique où une tomate m'attend à la sortie de l'épicerie. Je profite un peu de l'endroit, déjeune (enfin), puis passe un après-midi de repos.


24/1
Hahei - 72 km

Un autre chemin fabuleux, entre mer et montagne. J'y aurais roulé à jamais. Une orange trouvée sur la route est dévorée à la plage. Cathedral Cove semblant un incontournable, je m'arrête au plus près.
Ce sera en compagnie de forts aimables cyclotouristes Allemands que j'effectuerai la randonnée de 2 h 30 jusqu'aux beautés naturelles. Les photos ne rendent pas justice à la magnificence de l'endroit.



25/1
Waihi Beach - 106 km

Le réveil est franchement horrible. J'ai bien beau chercher, je ne vois pas les diablotins qui m'ont meurtri les jambes toute la nuit.

Vu mon état, je décide de limiter mes déplacements et opte pour une petite journée de 60 km jusqu'à Whangamata.

La route est agréable, quelques longues montées, mais bon, quoiqu'un peu fatigué, j'arrive à destination. Et puis, je trouve 20 sous à mes pieds.

Hélas, le camping est peu ragoûtant et... complet. Un peu plus loin, je rencontre des cyclotouristes de République tchèque. Ils projettent d'aller 40 km plus loin où il y a plusieurs campings. Ça me semble un bon plan. Ce n'est tout de même pas le manque de sommeil, de nourriture (j'ai fait 60 km avec 5 poignées de peanuts), une route vallonnée et les douleurs musculaires qui vont rendre cette journée difficile!
J'arrête au premier camping dans un état de zombification avancée. 34.00$! Bof, on m'en aurait demandé 34 000.00 $, j'aurais eu la même réaction. Yes! No problem!

Il faut reconnaître que c'est wisiwig. C'est tout de même assis sur un divan en cuir, près de la piscine chauffée, que je vous écris.



26/1
Waihi Beach - 10  km

Un incendie dans la tente! Il est 5 h et j'ai les jambes en feu. Sans blague, il m'apparaît préférable de limiter le pédalage aujourd'hui. Je passe au "centre-ville" pour faire mon épicerie, prendre un thé et un WiFi au "Secret Garden" (absolument charmant), manger le meilleur beignet de Nouvelle-Zélande, puis retourne à l'aussi onéreux que luxueux camping. Je suis allé jeter un coup d'oeil au concurrent... non, me voilà pourri.

En après-midi, alors que je suis confortablement vautré sur l'un des trop confortables divans, entre deux évanouissements, je crois reconnaître des cyclistes à l'ordinateur. Manquant d'énergie, je retombe dans le sommeil.

Au souper, j'échange un peu avec Tony, un cycliste d'Auckland qui a reconnu mon statut à mes souliers.

Je revois plus tard le couple de potentiels cyclistes et les reconnais, c'est John et Madeleine! Ils ne m'ont pas aperçu en après-midi, car ils étaient trop concentrés à lire... mon blogue! Nous vivons dans une drôle d'époque ;-)

Passe Tony qui m'invite chez lui lorsque je serai à Auckland. Quelle journée!


27/1
Tauranga - 72 km

Petite journée intermédiaire d'ici Rotorua. À Tauranga, un couple épatant m'héberge. Avec leurs fils de 4 ans, ils ont pédalé de l'Angleterre à la Croatie. Avec un petit, il faut beaucoup de muscle, en autant de patience et d'organisation. Bravo!

Un poulet rencontré sur la route vous salue bien.

28/1
Rotorua - 88 km

Je roule sur l'autoroute, ce qui est aussi rapide que désagréable. C'est à 11 h 40 que je fais mon apparition au camping. Poule de luxe, c'est sans question que j'opte pour le Top 10 local. Une autre de mes bonnes intuitions: pour 22.00$, j'ai un beau terrain, une table de pique-nique, cuisine, vaisselle, deux piscines, lounge, WiFi et surtout, un personnel attentionné qui m'offre toute l'aide nécessaire pour pallier à ma situation de sans voiture.

En après-midi, je vais faire une balade en téléphérique et visite le Government Garden. J'aime bien les cygnes noirs sur le lac. Puis, c'est l'épicerie. Depuis que je suis sur l'île Nord, New World n'offre plus le WiFi gratuit. Dommage.


29/1
Rotorua - 68 km

De nombreuses activités étant offertes près de Rotorua, j'en fais ma base pour les prochains jours. Je débute par la plus éloignée, 30 km, Wai-O-Tapu Thermal Wonderland.

La visite débute à 10 h 15 par l'éruption du geyser Lady Knox. Il y a triche, car l'éruption est provoquée. Elle n'en demeure pas moins spectaculaire.

Ensuite, c'est une randonnée dans un paysage hallucinant. Cratères volcaniques, rivières bouillonnantes, lac d'arsenic... Deux amis, G et C, ayant étudié la géologie auraient beaucoup apprécié.




J'y rencontre Thierry, un Suisse backpacker tentant l'expérience cyclotouriste. Il est déjà passé au Saguenay et moi dans son pays, alors on s'entend bien.

Je lui donne un petit coup de main pour réparer une crevaison et il part vers Taupo.

Revenir à Rotorua est un charme. 10 km de piste cyclable bétonnée, principalement en descente, 23 degrés, quelques nuages décoratifs, vent de dos.

30/1
Rotorua - 9 km

Il y a deux expériences Maori à proximité. Les humains étant ce qu'ils sont, elles sont très similaires, orchestrées par des tribus compétitionnant pour les mêmes touristes. Présentation de la culture, une danse, un atelier, un buffet, voilà vulgairement ce qui est offert pour un peu plus de 100.00$. Avoir été en groupe ou avec ma conjointe, je me serais prêté de bon gré au jeu. Seul, je préfère une plus simple visite au musée.



Et puis ce n'est pas tout, je dois finir mon chocolat. Il fait trop chaud pour qu'il conserve son état solide.


31/1
Taupo - 91 km

Quelques coups de pédales... De Taupo, je projette d'aller faire la randonnée "Tongariro Alpine Crossing". Supposément l'une des plus belles du monde. À suivre!


1/2
Taupo - 13 km

Ma randonnée demande de prendre un bus, heureusement du camping, malheureusement à 5 h 30! Tout cela demande un peu de préparation et je ne sens pas suffisamment en forme pour une telle aventure. Je prends donc une partie de la journée pour bien m'informer, offrir un peu de répit à mes muscles et m'organiser. J'apprends que je marcherai 20 km, le long de deux volcans actifs, dont l'un a été employé pour représenter la montagne du destin (Mount Doom) du film "Le seigneur des anneaux". Ça promet!

Pour le reste, promenade en ville et repos.


2/2
Taupo - 0 km

4 h 45. Réveil. Je suis hyper motivé. J'ai tout préparé hier. Heureusement, car le bus qui devait me prendre à 5 h 30 apparaît à 5 h 15. Ouf!

Je suis le premier passager. Plus d'une vingtaine d'autres lève-tôt seront récupérés ci et là. De loin, je suis le plus âgé. Hum, papy sera-t-il à la hauteur?

Le guide nous rassure en vue des montagnes. Les fumerolles ne sont pas le signe d'une éruption en préparation. C'est un vestige de celle de 2012. Ah, c'est vrai que ça rassure. Recommandation officielle du Department of Conservation en cas d'une nouvelle éruption: courrez! Je ne me rappelle pas avoir été aussi rassuré de toute ma vie.

Une fois à destination, je loue des bottes (15.00$) et un sac à dos (5.00$). Le transport a demandé 65.00$.
Un autre bus libère autant de passagers. Je me mêle à cette très jeune foule et c'est parti. Après un kilomètre, je trouve mon rythme, comparable à un autre randonneur devant moi. Mais, on se reconnaît: c'est Thierry! Il a pris le bus de Turangi.

Et c'est ensemble que nous passerons la journée, à commencer par l'escalade du mont Ngauruhoe.


Au début, ce sont de gros cailloux qu'il faut enjamber. Et rapidement, ça devient très incliné. Déjà, je doute sérieusement de mes capacités à réaliser cette ascension. Thierry prend l'avance. Les cailloux rapetissent. Très légers, ils roulent sous mes pieds. En plus, je m'enfonce dans le sable. Pour deux pas, j'en perds un. Je glisse. Je m'essouffle. Je dois recourir à mes mains. Il me faut trouver de meilleures prises. À quatre pattes, j'avance péniblement. On croirait un crabe asthmatique. Plus loin, je devine que ce sera pire. Je ne réussirai pas...

Ta, ta-ta-ta, ta-ta-ta, ta, ta-ta! Résonne en ma tête la trame sonore du Seigneur des anneaux. Je rattrape un groupe, le dépasse, puis un autre. J'emprunte de meilleurs chemins, déniche des prises plus solides, me hisse avec les bras et après une heure de labeur, j'atteins le sommet. J'ai vaincu le "Mount Doom"!

La descente sera moins exigeante et sollicitera une différente vigilance. Tout de même plus facile. Et puis, j'arrêterai souvent pour profiter de la vue. Fabuleux!

Le reste de la randonnée ne sera pas en reste, m'offrant des paysages dépassant l'imagination.

Je reviendrai bien fatigué et encore plus content. Une expérience inoubliable!