L'important c'est le voyage, pas la destination

mercredi, décembre 09, 2009

Écosse - Quatrième semaine de quatre.

20/07
Stirling - 0 km / 1488 km.
Pas de vélo aujourd'hui. On s'offre la visite de Stirling à pied, en débutant par son château. Son site étant l'un des plus stratégiquement situés de tout l'Écosse, il a été le siège de nombreuses fortifications. Il est très riche en histoire, donc en intérêt. L'habituel audioguide présente et explique clairement plusieurs particularités de l'endroit. Le grand hall est véritablement impressionnant. Les nombreux bâtiments à visiter nous demandent quelques heures de notre pérégrination.

L’estomac dans les talons, nous explorons la ville en quête d'un buffet où nous pourrions manger à notre faim, en supposant la chose possible. Nous dénichons un établissement au menu prometteur, mais la grande quantité d'aliments frits finit par me révolter plus que me satisfaire. Rien à faire, il n'y a qu'à l'épicerie où je suis content.

Forts en lipides, nous prenons l'autobus pour nous rendre au William Wallace Monument.
Bon, ce sera l'arnaque du voyage. Il y a bien l'épée de William Wallace à voir et tout de même ce spectaculaire panorama du haut de la tour, mais en regard du prix et du temps que nous prendra cette activité, nous aurions pu faire beaucoup, beaucoup mieux. Attention : piège à touristes!

De retour à l'auberge, la connexion internet est employée pour effectuer une réservation à un camping situé près d'Edimburg. Puis, après un véritable repas, nous ne manquons pas à la tradition du vin du vingt, avec une entorse bien sûr, soit en consommant du whisky. Alain semble satisfait de sa première expérience de single malt. Hic!

En final, un film pour s'endormir, soit « Braveheart». Il est quelque peu troublant de constater à quel point l'oeuvre de Gibson est loin de la réalité historique. Mais bon, c'est divertissant. Zzz...


21/07
Edinburgh - 72 km / 1560 km.
C'est non sans regret que nous quittons la si confortable auberge de jeunesse. La chambre privée, les lits, la cuisine pratique, l'internet, la vidéothèque, même les simples tables et chaises sont des luxes absents de la vie cyclotouriste. La perspective de revenir à un mode de vie plus spartiate est allégée par la perspective de nouvelles découvertes. En selle donc après un copieux déjeuner.

Le premier objectif du jour est les Bannockburn Heritage Center, un centre d'interprétation de la célèbre victoire de Robert the Bruce sur les troupes anglaises en 1314. J'ai bien beau être excité, mon corps ne fonctionne pas bien, en fait pas du tout. J'ai de la fièvre et des ballonnements. C'est avec peine que j'atteins l'endroit où je passerai la plus grande partie de ma visite dans les toilettes. J'y rends mon repas du matin et beaucoup d'eau. C'est d'autant dommage que cette visite pourrait être bien intéressante. Je fais un grand effort pour tout de même en profiter un peu. Et puis, on repart…

L'objectif suivant est notre destination finale, soit Edinburgh. C'est franchement horrible pour moi. Je suis incapable de m'alimenter, suis pris d'étourdissements et de fièvres. Inquiet de la réservation au camping, j’appelle et constate un imbroglio total. Je finis par négocier une place, mais il faudra faire vite. Non ce n’est pas la meilleure journée pour faire la course. Aux abords d'Edimburg, nous comprenons rapidement que nous allons nous y perdre. De toute façon, je ne suis plus capable d'avancer. J'avale avec fébrilité une tartine qui, je l'espère, va demeurer dans mon estomac.

Cherchant notre chemin, nous demandons conseils aux cyclistes que nous croisons. Et c'est là que nous ferons une rencontre providentielle : Nick et George, qui nous offrent leur aide. Quelle générosité! Ils connaissent bien la ville et George va nous guider sur plusieurs kilomètres. Mes jambes molles donnent leurs dernières ressources à travers le parcours vallonné. Après plus d'une heure, qui m'a semblé une éternité, nous arrivons au camping. Le bureau est fermé, mais un site nous est bel et bien réservé. Ouf!

Hélas, c'est un petit Woodstock qui nous attend. Le terrain pour les tentes est saturé d'eau et chacun de nos pas y crée une motte de boue. On se débrouille tant bien que mal pour s'installer. Je dormirai bien peu, tourmenté par des crampes aiguës.


22/07
Edinburgh - 0 km / 1560 km.
Au matin, nous demandons de changer de site. Notre situation s'améliore, mais c’est à peine notable. Bon, on s'en fout, le voyage cycliste est pratiquement terminé, car c’est en autobus que nous effectuerons nos futurs déplacements. Un arrêt est situé tout juste devant le camping et atteint Edimburg en 15 minutes. Tant pis pour la bouette.

Nous allons à l'Edinburgh Castle, mais à quelque part, nous sentons le piège à touriste. Les 13£ exigées pour l'entrée, la très longue file d'attente et les photos de salles vides du dépliant ne nous inspirent guère. Il y a bien les joyaux et un gros canon, mais la pluie (encore) vient facilement à bout de notre peu d'intérêt.

Nous descendons donc le Royal Mile jusqu’à atteindre le National Museum of Scotland, chacun de son côté, pour l'explorer à sa guise. Mais une fois de plus, ce sont les toilettes que je visite. Après une heure de malaise, je rejoins Alain et lui indique que je dois retourner au camping pour m'y coucher. J'y dormirai une bonne partie de la journée.


23/07
Edinburgh - 0 km / 1560 km.
J'ai encore été malade toute la nuit, les crampes ont été cependant moins fortes. Au matin, nous déplaçons à nouveau la tente pour un site exempt d'eau. Fini Woodstock! Il faut tout de même sécher quelques effets et enfin, nous pouvons reprendre le pratique autobus.

Je vais refaire la visite du National Museum of Scotland. Heureusement que c'est gratuit! J'y passerai une bonne partie de la journée. La quantité et la qualité des artefacts sont fabuleuses: croix celtiques, gravures pictes, machines à vapeur, il y a tant à voir! En plus, on y présente l'histoire de l'Écosse, de sa formation géologique aux derniers grands bouleversements sociaux. Un incontournable!

Étant en avance de quelques jours sur notre horaire, nous tentons de faire déplacer notre vol. Le service d'Air Canada est aussi inutile que desagréable. Désolant.

Nous finissons la soirée dans ce qui sera le meilleur restaurant de notre voyage, soit un français. C'est cher, mais c'est bon. De toute façon, ailleurs c'est cher et mauvais :-)


24/07
Edinburgh - 0 km / 1560 km.
C'est vraiment chouette de ne plus être malade. On reprend l’autobus et s'entendons pour un rendez-vous en fin de journée au Elephant's House, café célèbre pour avoir été un endroit de prédilection de la rédaction d'Harry Potter par J. K. Rowling.
Ce sera une journée bien remplie. Après avoir bouquiné, je visite la National Art Gallery. Pas très grande, mais affichant des oeuvres d'artistes majeurs: Gauguin, El Greco, Botticelli, Cézanne, Monet, Poussin, Canova et bien d'autres encore. Magnifique!

Alors que je me restaure d'un scone et d'un thé au restaurant du musée, une pluie diluvienne s'abat sur Edimburg. Je rédige dans le calme quelques cartes postales, puis, profitant d'une éclaircie, pars à l'aventure.

Je me rends jusqu'à l'ancien observatoire astronomique d'où l'on bénéficie d’une superbe vue sur la ville. De là, je passe voir la honte d’Edinburgh, un monument inachevé, puis la tour Nelson, le Arthur's Seat, rend visite à David Hume et, voyant les nuages s'accumuler, retourne au musée pour finir ma visite, car je n'ai pas encore vu le Skating Minister, image emblématique de l’institution. Je ne suis pas déçu.

Tel que prévu, on se rejoint au Elephant's House où mon goût pour les scones et le thé s'amplifie. Il faut dire que des gâteaux secs et un breuvage chaud sont particulièrement réconfortant dans ces conditions si humides.

On reprend l’autobus, on se fait une bonne bouffe et zzz...

25/07
Edinburgh - 0 km / 1560 km.
Puisque c'est la dernière journée, c'est le moment de magasiner pour les souvenirs et cadeaux. Il me restera du temps pour visiter le musée de la ville, celui du citoyen, de l'enfance et le parlement. Je ne peux m'empêcher de retourner pour une troisième fois au National Museum of Scotland. Quelle bonne idée! J'avais notamment manqué la partie présentant de nombreux objets laissés par les armées romaines et les explorateurs vikings! Non mais, quel musée!

Oh, et puis tant qu'à faire, je passe une dernière heure à la Galerie d'art. Trop incroyable!

26/07
Aéroport - 17 km/1577
Voilà, c'est fini, il faut aller prendre l'avion. La distance est courte, aussi je juge pertinent de faire une crevaison à 8 kilomètres de l'aéroport, sous la pluie :-(

Une fois rendus, nous démontons et empaquetons les vélos, refaisons nos bagages et cassons la croûte. Le vol se passe sans histoire, si ce n'est la vision du sud du Groenland. Hum, une éventuelle destination?