Cuba? si!

Varadero - 0 km / 0 km
Après un vol sans histoire sur les ailes de WestJet (mis à part quelques charmants bambins s'époumonant pour nous désennuyer), nous atterrissons à l'aéroport Juan Gualberto Gomez, Varadero. Les formalités accomplies restent les vélos. Pas d'inquiétudes me dis-je, ils sont en sécurité dans de solides boîtes de transport en carton épais. Après quelques minutes d'attente, une première boîte apparaît, soit celle du vélo de Michèle. Hum, elle est trouée en de nombreux endroits et maculée de boue. Heureusement, le contenu semble en bon état. Plus j'examine le contenant, plus la situation m'est anxiogène. Après un long moment apparaît la seconde boîte. Horreur, elle est déchiquetée et le vélo est... à l'envers! T*b*rn*k! M'assurant que tous les morceaux sont présents, je traîne la loque sur un chariot, sortant de ce vilain endroit. Il est 20h00 et il fait nuit noir. Plusieurs autobus sont garés et il faut encore trouver le nôtre. C'est un peu compliqué avec cette foule de gens qui nous assaillent à la sortie pour nous offrir du transport. Nous réussissons à identifier notre autobus, mais le chauffeur refuse de prendre les vélos, même si nos billets indiquent clairement que nous avons payé pour les bicyclettes. T*b*rn*k! Heureusement, Michèle est beaucoup plus zen. Vous reconnaitrez que la vue du fil coupé de mon odomètre dépassant de feu ma boîte de transport n'est en rien bonne pour ma pression sanguine. Michèle se débat bien avec plusieurs préposés et son espagnol et finit par nous obtenir des places dans un autre autobus disposé à prendre nos bagages. Il était temps, je considérais essayer ma pompe sur le chauffeur. C'est le coeur lourd que j'empile vélos, sacoches et idées noires dans la soute. Grrr!

Dans la nuit, nous roulons un bon p'tit bout pour atteindre le très chic hôtel Breezes Bella Costa. Ayant pris un vol avec pas de nourriture, on largue au plus vite notre grabat pour atteindre le buffet ou l'idée d'un semblant de pizza fait notre bonheur. Puis, retour à la chambre où, tels les cosmonautes d'Appollo 13, nous rassemblons les pièces éparses afin de constituer des montures dignes de ce nom. Le résultat n'est pas si mal. Même si notre chambre est située tout juste devant le tonitruant bar, la fatigue est plus forte que le bruit. Zzz...
26/12/2010
Matanzas - 45 km / 45 km
L'hôtel est, comment dire, défraîchi. Le service est très bon par contre. Les employés sont généralement souriants et très disposés à nous aider. Voilà qui me réconforte. Le déjeuner aussi d'ailleurs. Le bedon bien rond, nous révisons la mécanique, obtenons la promesse de nous garder les restes de nos boîtes de transport, fermons les sacoches et hop, les souliers bien attachés sur les pédales, à nous les routes de Cuba. Youpi!
T*b*rn*ak qui vente! Varadero, c'est une longue bande étroite. L'asphalte est superbe, mais peu d'arbres nous protègent des forts vents. De grosses vagues menaçantes viennent frapper les côtes et une désagréable bruine se mêle de la partie. 10 km/h, 11 en forçant. Ouap, ça va être sportif ces vacances.
Après une quarantaine de kilomètres de ce régime, voici enfin Matanzas. Objectif; trouver une "casa particular", soit le "bed & breakfast" cubain. Pour l'info, les hôtels sont chers et le camping interdit. Une fois de plus, c'est Michèle qui va se taper les demandes d'information, car Paulo "no habla espanol". On nous envoie dans toutes les directions, ce qui n'est pas très agréable. On finit par trouver la gare, où selon nos informations, une casa intéressante serait située tout près. On en repart, on tourne en rond, on s'éloigne et on y revient, un peu désespérés. Ah, mais, nous détenons le numéro de téléphone de la casa. Et si on passait un coup de fil? Hélas, il faut un peso cubain, pas un cuc pour utiliser le téléphone public. Michèle réussit à en obtenir un, en échange d'un cuc (dont la valeur est 24 fois supérieure). Puis, elle tente sa chance, pour tomber sur un autre répondant. Une autre idée alors, nous allons demander à ce qui semble être un chauffeur de taxi. Le bougre nous dit que c'est très loin, dans une forte pente (ou une montagne, allez donc savoir) mais il peut nous amener à une autre casa qu'il connaît. Il propose même que Michèle dépose son vélo dans sa grosse voiture américaine sexagénaire. Euh non, quand même, nous n'allons pas nous séparer.
Nous le suivons donc et roulons, euh, 300 mètres. Je me sens un peu con là. Enfin, il cogne à la porte de la casa, où il n'y a pas de chambres disponibles, mais le proprio nous en indique une autre, pendant que Michèle parle avec le propriétaire d'une autre casa située... juste en face qui lui aussi fait une recommandation. Bon, on roule encore pour prendre une rue transversale, puis une autre et là, je commence à avoir des doutes. La rue est en terre battue, il y a un porc, des poulets, une vieille voiture en ruine, des maisons sales... Si j'étais en Amérique du Nord, je serais à peu près convaincu que je ne sortirais pas en un morceau d'un tel endroit, et surtout, sans mon vélo de 1500.00$. C'est alors que je prends conscience à quel point je suis perdu dans cet environnement. Suis-je dans un quartier dangereux ou paisible. Comment savoir? Sur ces considérations existentielles, la pragmatique Michèle se rend compte que la casa que nous cherchions au début est située ici, juste en face. Non mais, c'est n'importe quoi ce pays! Tout cela devient très compliqué subitement, car notre chauffeur a commencé à discuté avec la propriétaire de l'autre casa et lorsque nous lui indiquons que c'est celle d'en face que nous cherchions et lui présentons Marilyn, la propriétaire, il s'écrie "ah mais bien sûr, je la connais, et c'est justement ma meilleure amie". On doit vraiment avoir l'air épais pour qu'il tente de nous faire croire de telles sottises. Tout va s'arranger, car Marilyn n'a pas de chambres de toute façon. Elle s'avérera une alliée précieuse, car en quelques phrases, elle nous prodiguera de bons conseils. On donne quelques cucs au chauffeur qui reste avec nous aussi longtemps qu'il le pourra (je n'ai toujours pas compris le sens de cette singulière attitude d'ailleurs).

Ne vous en faites pas trop, dans quelques jours nous comprendrons un peu mieux.
27/12/2010
Guanabo - 72 km / 117 km
Le déjeuner est aussi généreux que le repas du soir. Omelette, tomates et concombres, ananas, du bon café et un shake avec le jus de poire de la veille (non merci). La facture? 25 cuc pour la nuit, 16 pour le repas du soir et 6 pour le déjeuner. Beau, bon, pas cher.
Nous repassons voir la généreuse Marilyn qui nous a réservé une casa à Guanabo. Merci!
Il ne fait pas beaucoup plus chaud, mais il vente un peu moins et la chaussée et plutôt bonne. Roulant entre des véhicules soviétiques, américains, français, mais aussi des voitures à cheval, à boeufs, des piétons et des cyclistes adeptes du très tendance "single speed" (les vélos à dérailleurs fonctionnels sont très rares à Cuba) nous parcourons une cinquantaine de kilomètres avant de demander grâce à un restaurant-bar-hôtel-dépanneur. Reniant autant le moindre bon sens que mon régime végétarien, nous mangeons chacun un énorme sandwich au porc. De kossé? Imaginez un gros pain hamburger d'où émerge, suintant de gras, une énorme pièce de cochon, grillée juste à point. Aucun légume, aucun condiment. C'est délicieux! À un point tel que nous en achetons deux autres. Le prix? 1 cuc la paire. En rétrospective, je crois que pour 1 cuc nous aurions pu nourrir tous les affamés présents. Bon, retour en selle. Les premiers coups de pédales sont un peu plus difficiles, mais ça passe. La faim du cycliste est comparable à celle de l'impôt. Un gouffre sans fond.

Après ce bon repas, avec force riz, haricots, tomates et concombres, nous allons au lit. Mais voilà, il fait froid, très froid, et ce n'est pas le mince drap et la très bidimensionnelle couverture qui va faire la différence. Les volets non hermétiques et le pas de chauffage n'aident en rien. C'est la tuque sur la tête que nous trouverons le sommeil en nous promettant que le prochain voyage sera effectué dans un pays chaud ;-)
28/12/2010
Havana - 30 km / 147 km
Un autre bon déjeuner, une facture comparable. La langouste c'est un peu plus cher, de mémoire 10 cuc par personne. Et on repart...
Perspicace lecteur, je devine tes pensées. Tu te demandes bien pourquoi n'avons-nous pas parcouru les 30 petits kilomètres qui restaient entre nous et La Havane hier, investis de nos roboratives cochonnailles. Sache naïf ami qu'il est toujours une épreuve d'entrer dans une ville à bicyclette. Mon expérience (et un peu ma chienne) l'avait prédit. Le récit suivant te le prouvera.
Pour entrer à La Havane par l'est, il faut prendre un tunnel... interdit au vélo. En échangeant avec les Cubains sur la route, il semblera qu'un autobus, nommé ciclobus, accepte les bicyclettes et partirait près d'un hôpital militaire. Ah bon! Nous demandons régulièrement notre chemin sur la route où la circulation devient de plus en plus dense. Par chance, la route nous offre maintenant un large accotement et nous y ressentons une suffisante sécurité. Mettons deux heures plus tard, nous atteignons ce qui semble être un terminus d'autobus et c'est ici que l'aventure commence.
Ciclobus? Un peu plus loin. Non, derrière vous, près du gros bâtiment. Ah non, de l'autre côté de l'autoroute. Mais non, c'était là où vous étiez. Ahhh! C'est la maison des fous d'Astérix. Je doute que bientôt on nous demande si c'est pour immatriculer une galère! Deux Cubains voyant notre désespoir viennent nous aider. L'un est un fier gardien de sécurité. Ça me semble une bonne garantie morale. Les deux compères nous amènent quelques rues plus loin, près d'un carrefour giratoire où le ciclobus est censé s'arrêter. Étrange, je ne vois aucune signalisation en ce sens. Il y a un parc et des bancs situés tout près, alors on dépose nos vélos. Nos deux guides restent alors avec nous. C'est un peu embarrassant. Veulent-ils de l'argent pour le service rendu? En tout cas, ils ne nous quittent pas. Michèle leur offre des sous, que le gardien de sécurité refuse pour les deux (ce qui semble déplaire un peu à l'autre). Le temps passe, ils restent toujours avec nous. Nous entamons la conversation, je garde un oeil sur les vélos. 15, 30, 45 minutes, l'un deux nous quitte et revient quelques minutes plus tard pour nous indiquer qu'il a appris (comment?) que le chauffeur du ciclobus est présentement en train de dîner et que le service ne reprendra que bien plus tard.
Les deux amigos nous proposent alors une alternative, soit un bateau traversier, le Lancha. Pourquoi pas (et puis j'en ai un peu marre d'être dans ce parc et doute sérieusement qu'un autobus y passe un jour)? Ils nous font traverser l'autoroute et alors que nous sommes sur le point de nous séparer, le gardien de sécurité nous demande les sous que Michèle lui avait offerts plus tôt. Délestés (encore) de monnaie, nous partons dans des rues bien avenantes, descendons une longue pente et nous voilà au port.
Le bâtiment du Lancha est bien évident et des préposés nous encouragent à y entrer bien vite (le bateau serait-il sur son départ?). Michèle passe la première par la porte, je la suis de près. Des agents de sécurité (policiers? Militaires? Garde-côtes?) lui demandent de retirer les sacoches de son vélo. Alors que je m'occupe de sa bicyclette, on commence à fouiller ses bagages, assez rudement, sans explication et on met de côté certains objets "interdits". Je m'énerve un peu, elle demande ce qui se passe. "Pas d'objets susceptibles d'être une menace à bord". On veut lui saisir son canif. Et puis quoi encore? Vont-ils nous prendre nos fourchettes? Nos câbles d'acier? Nos fourchettes? Nos outils? Ah non, je refuse de voir ce cirque se poursuivre. Michèle tente de négocier (pourrait-on laisser nos effets au capitaine et les reprendre à l'arrivée?), mais l'une des employés est intraitable, alors que les autres semblent la considérer excessive. Nous sortons avec nos bagages et remontons la longue pente...
Ciclobus, où es-tu? Un Cubain se propose de nous y accompagner. Ah non, nous avons déjà donné! Qu'il nous indique la direction, ça sera suffisant. Finalement, ça sera une bien affable dame qui nous conseillera correctement. Nous terminons notre route en un endroit doté d'un petit bureau où nous achetons les billets. En plus, une rampe bien visible permet de rouler les bicyclettes dans l'autobus. Ouf!
On mange un peu, Michèle fait pipi dans un pot dans le bureau, l'autobus arrive, on y grimpe, passage dans le bien sombre tunnel et nous voilà à La Havane!
Une fois descendus, après avoir consulté la carte, il semblerait que notre casa soit tout près. Ça se passe bien, très bien même, car la dame nous reconnaît de son balcon! En fait, c'est sa mère. Elle passe un coup de fil à sa fille qui vient nous chercher.
C'est splendide! Planchers de marbre, portes de 20 pieds, plafond à 30, vitraux, grande chambre, salle de bain privée moderne avec oui, de l'eau très chaude. Hourra! Un peu de repos, nous commandons le souper et hop, courte ballade à pieds. L'après-midi est bien avancé avec toutes ces mésaventures.
29/12/2010
Havana - 0 km / 147 km
Pas de vélo aujourd'hui, mais des photos ;-)
30/12/2010
Vinales - 13 km / 160 km
Les quelques kilomètres à parcourir en vélo pour atteindre le terminus se font bien, surtout parce que nous partons à 6h30 de la casa. Les Cubains se lèvent avec le soleil. À cette heure-ci, il fait à peine jour. Pas trop de circulation donc. J'imagine que ça serait plus angoissant à l'heure de pointe. Les rues sont dans un état variable, mais rien de trop inquiétant, mettons comme Montréal ;-)
On nous a demandé d'arriver une heure à l'avance. C'est bien inutile. Nous serons appelés quelques minutes avant le départ. Un employé amènera la cohorte des voyageurs à l'autobus.
Ayant demandé à nos hôtes un déjeuner pour apporter, nous déballons avec intérêt la surprise. Et c'est... dégueulasse! Chacun un tout petit pain dans lequel on trouve trois tranches d'un aussi gras que suspect salami. C'est tout. Mystérieusement, l'adipeuse source de protéines a vu une partie de son colorant s'échapper, rosissant l'intérieur du pain. L'odeur m'est révoltante, je refuse de manger ceci, Michèle aussi. Elle part donc à la recherche de victuailles et revient avec des sandwiches au porc. Hum, nous passons de Charybde en Scylla. Bon, je passe à nouveau. Heureusement, nous avons quelques sacs de gorp avec nous ("Good Old Raisins & Peanuts" ).
L'autobus arrive et le chauffeur... accepte les vélos dans son autobus, mais souhaite voir ceux-ci couchés l'un sur l'autre. Ah non! Pas question. Je me glisse dans la soute et prends les choses en mains. Notre conducteur n'est pas content, mais je m'en c*l*c*. Les deux bicyclettes finissent debout, bien attachées avec des câbles bongees, roues avant et selles démontées et tout aussi bien arrimées. Non, mais!
En route, on nous passe un mauvais film états-unien, puis un autre encore pire (xXx, la suite). Nous faisons un arrêt à Las Terrazas pour quelques minutes où la vaillante Michèle part en quête de nourriture. Étourdi par la violence cathodique, je reste sagement assis dans le véhicule. Alors que mon regard se porte vers le paysage, je vois trois cyclotouristes. Je descends m'enquérir de leur situation, aussi curieux qu'intéressé par les informations que nous pourrions échanger. Maryse, Caroline et Claire sont, vous l'aurez deviné, Québécoises. Mon oeil expert devine tout de suite qu'elles sont responsables d'un très grand groupe, car elles ont avec elles d'immenses sacs sur lesquels est imprimé "Aventure voyage, Montréal". Erreur, elles sont simplement, euh, un peu chargées (plus tard, je baptiserai Caroline du nom scout "Le Wall-Mart qui marche"). Elles souhaitent embarquer avec nous pour elles aussi atteindre Vinales. Galant, je leur prête main-forte et m'empresse de prendre un sac... que je ne réussirai à soulever qu'à mon deuxième essai. T*b*rn*k! Qu'est-ce qu'il y a là-dedans? (J'apprendrai plus tard qu'on y retrouve notamment de l'équipement de plongée et une librairie) Bon, le chauffeur souhaite encore voir les vélos empilés dans la soute, je m'en c*l*c* encore, Michèle apporte encore de la pizza (à la moutarde), on sent l'expérience ici :-)
Nous échangeons durant le trajet avec ce sympathique trio et ça sera le début d'une cordiale amitié. À suivre...
Vinales! À la descente, nous sommes assaillis de nouveau par divers vendeurs du temple, principalement des offres pour des casa. Pas de soucis, la nôtre est réservée. D'ailleurs, un Cubain présente une feuille avec nos prénoms. On sort les vélos, les remontons vite fait et partons à la suite de notre guide.
C'est un peu penaud que nous cherchons consolation en rendant visite à notre trio athlétique. Elles nous accueillent dans une magnifique cour, superbement aménagée, où, sous les larges feuilles vertes de plantes grasses, elles boivent des daiquiris préparés par la maison. Nous revenons moins penauds tiens! Mettons entre la colère, l'envie et la frustration. En soirée, dans notre églantine cellule, Michèle n'en peut plus et se met à rire aux larmes, pour la première fois de sa vie. C'est dire!
31/12/2010
Vinales - 55 km / 215 km
La nuit a porté conseil. Entre les bruits de chiens qui se battent et ceux des coqs, nous avons échafaudé un plan, car nous escomptons toujours passer quelques jours à Vinales. Après un déjeuner riche en sodium, nous irons voir la touriste canadienne mal en point. Si l'histoire est véridique, il va de soi qu'il faut lui porter secours. En fait, c'est la première chose que nous aurions dû faire (j'ai un peu honte). Après tout, nous avons dans nos bagages quelques médicaments et même des seringues.
Nous allons donc à la casa que nous avions réservée, sans prévenir nos hôtes présents. Une fois sur place, tels que nous le supposions, nous constatons qu'on nous a menti (la diplomate Michèle emploiera la formulation "ce n'est pas la vérité"). Il s'agit d'une pratique courante dans les casas. Si un client souhaite prolonger son séjour, l'hôte va plus souvent le préférer à une réservation. Si les clients ayant réservé se présentent, ils seront envoyés dans une autre casa, ou ce qui semble être notre cas ici, simplement chez un membre de la famille qui n'a pas le permis officiel de location de chambres. Fâchée, Michèle fait l'éducatrice touristique. Elle explique que si on nous avait simplement dit la vérité, nous aurions compris (la pratique vient du fait que plusieurs touristes réservent, mais ne se présentent pas. Le hic est que les frais du permis de location de l'hôte sont payables mensuellement à l'état, sans égard aux locations. 0 ou 31, c'est le même prix, 200 cuc!). Que si l'on doit accorder autre chose que ce qui a été promis, on doit au moins donner équivalent, idéalement mieux, ou un rabais (ici, il n'y a pas de porc dans la cour). Bon, elle souhaite nous "assister" dans notre recherche, je crois que nous pouvons très bien nous débrouiller par nous-mêmes, adios. Nous retournons prendre nos sacoches, payons notre dû et laissons 10 cuc pour défrayer des dépenses potentiellement engagées. La dame est en pleurs, Michèle aussi. C'est poche.
01/01/2011
Vinales - 0 km / 215 km
Pour le déjeuner, nous avons du café, un bon jus de fruits, du pain, de l'omelette et surtout... des crêpes! Agrémenté d'un doux miel parfumé, c'est paradisiaque. Non, mais, quel service! Nous rencontrons de nouveaux arrivants de Suisse, Sophie et Vincent qui nous sont tout de suite charmants. Que de belles vacances!
En selle donc, mais pas sur le vélo. Ça sera équitation parmi les charmants paysages. Notre guide étant biologiste, spécialisé en plantes médicinales, ça sera relativement pédagogique.
Puis, la visite d'une petite caverne
En soirée, nous invitons tous nos nouveaux amis (sauf la chienne) à prendre l'apéritif sur le toit. On y parlera français, espagnol, allemand et peut-être autre chose, les mojitos de Joel aidant. Après un bon souper, encore la fiesta sur la place du village.
02/01/2011
Vinales - 0 km / 215 km
Le déjeuner est toujours aussi bon, mis à part une assiette de saucisses hot-dog grillées dont personne ne touche. Non merci!
Suzanna et Thornstein ont pris l'autobus eux pour la même destination. Ils avaient le dîner offert avec le tour. De notre côté, nous avons demandé à Joel de nous préparer un lunch. Qu'est-ce qu'il y a dans nos sandwichs? Du fromage et... les saucisses hot-dog du matin. J'aurais dû prévenir le coup. Bon, on les fait passer avec un peu de bière.
03/01/2011
Vinales - 30 km / 245 km
Au retour, nous avons faim (quelle surprise!). Sur la rue, un four à pizza improvisé. Mettons une boite de métal avec une grille dans laquelle brûlent quelques branches. C'est tout de même plus inspirant qu'une autre spécialité des restaurants cubains, la pizza au four micro-ondes (beurk!). Sophie et Vincent nous ayant gentiment donné des pesos cubains, nous payons avec un peu de monnaie et miam.
Commentaire sur la nourriture. Dans les casas, les repas sont toujours très généreux. Par contre, entre ceux-ci, hors de la casa, il est assez difficile de trouver de quoi grignoter. Nous avons l'impression que même si personne ne souffre de la faim, il n'y a pas beaucoup de nourriture disponible. Ami cycliste, apporte toujours avec toi du gorp!
04/01/2011
Vinales - 37 km / 282 km
Qu'est-ce qu'on mange au retour? De la pizza, quelle question. Ah mais Joel nous a préparé cette fois-ci des pinas colada. Super bon!
05/01/2011
Finca Guabina - 42 km / 322 km
Nous partons avec Maryse et Caroline, Claire nous quittant pour le froid Québec. En selle!
Ça sera la plus belle route du voyage. Les paysages sont à couper le souffle, la route est parfaite, de petites montées et de longues descentes tout en virage. Extraordinaire.
Au souper, nous mangeons chacun un poisson entier tout juste pêché du lac de la propriété. Meilleure cuisson jamais expérimentée. Remarquable!
06/01/2011
Finca Guabina - 0 km / 322 km
07/01/2011
San Diego de Los Banos - 63 km / 385 km
Au revoir les chevaux! Nous roulerons aujourd'hui sur la Carretera Central (CC). Pour une courte section, les voitures à cheval et les bicyclettes sont interdites. Nous en faisons fi et quelques militaires qui nous regardent passer ne semblent pas s'émouvoir de notre présence. La chaussée est très confortable et la densité du trafic est raisonnable. En plus, de nombreux arbres nous procurent de l'ombre. Ajoutez un coquet village, Consolacion del Sur, et voilà une belle ballade en vélo.
08/01/2011
Soroa - 60 km / 445 km
Nous quittons au plus vite, à pied, pour visiter l'orchideria. Un splendide jardin botanique! Jugez par vous-même.
Puis, un 30 minutes d'ascension sur une colline adjacente d'où la vue est spectaculaire. Étrange, il y un vendeur du temple à mi-chemin (offrant des jus) et une autre au sommet (offrant des bijoux et de l'eau). Non merci!
Quadruple hélas, le repas du soir est franchement mauvais. Une vieille poule. Conlusion, nous aurions préféré éviter la casa "Hospedaje Maite".
09/01/2011
Las Terrazas - 22 km / 467 km
Nous comprenons les premiers mots, mais pas la suite. Ah, si le "Wall-Mart qui marche" était là, nous aurions pu consulter son dictionnaire espagnol-français... Reste à attendre le passage d'un Cubain pour nous renseigner, car continuer pourrait impliquer un détour de 40 kilomètres.
Au bout d'une vingtaine de minutes, un couple de piétons nous avise que c'est le bon chemin. Il s'agit d'un glissement terrain, corrigé depuis. Les affiches n'ont pas été retirées nonobstant les travaux pratiquement complétés. Tant mieux.
10/01/2011
Las Terrazas - 13 km / 480 km
11/01/2011
Havana - 80 km / 560 km
Quelle bonne idée! La cave est correcte (pour Cuba s'entend), mais le repas est succulent. En fait, meilleur que ce nous avons chacun mangé depuis plusieurs années. Tout est très, très bon, de l'entrée au dessert. En plus, le décor est réussi (art déco) et une pianiste anime la soirée. Romantique à souhait :-)
Une petite marche digestive sur le Malecon et zzz...
12/01/2011
Havana - 0 km / 560 km
Nous reviendrons à Varadero avec Viazul, aussi il faut passer au terminus acheter les billets. N'ayant plus l'intention de nous lever tôt, nous reprenons l'autobus touristique pour ce faire. Au passage, nous marchons jusqu'au réputé Copelia pour y déguster une crème glacée. Plutôt que de manger avec les Cubains, nous allons au stand réservé aux touristes. C'est cher et je suis instantanément malade. Étourdissements, maux de tête, de coeur... Mauvaise idée. Ça va passer, mais il faudra quelques heures. Pouah!
Rendez-vous avec notre dynamique duo au restaurant La Medina. Cette fois-ci, c'est Michèle qui en revient l'estomac retourné.
13/01/2011
Varadero - 10 km / 570 km
À l'arrivée, nous avons quelques kilomètres à faire pour rejoindre notre hôtel. Facile!
La météo ne permet pas la baignade (ni les méduses d'ailleurs), on se replie donc sur le buffet, les cocktails, billard, schotten-totten, go, lecture et télé.
14/01/2011
Varadero - 0 km / 570 km
Dernière journée potentielle de plage. Malheureusement, le ciel est gris, très gris. Il y a toujours cette alerte de méduses et de grosses vagues menaçantes. Même chose qu'hier alors. Bon, ce sera pour une autres fois...
15/01/2011
Aéroport Juan Gualberto Gomez, Varadero - 30 km / 600 km