L'important c'est le voyage, pas la destination

mardi, mai 29, 2007

600 kilomètres plus tard...



21/05
Montréal - St-Placide, 72 km.
Nous partons à la recherche du "Canadien". Les pistes cyclables de Laval ne nous ont pas aidés, mais nos amis Lavalois Gino et Karine oui. Notre passage dans la réserve indienne nous a donné le goût de fumer. La 148 est très bruyante, donc très passante. La tente fut montée derrière la maison d'un aimable agriculteur ou Stéphanie s'est endormie dès 20h00. Moi, un peu plus tard, mettons 20h05 :-)


22/05
Montréal - Fassett - 62 km.
Beaux arbres en fleur et jolie plage sous un pont. Pique-nique derrière une superbe église anglicane. Très chaude journée. J'ai mal à un genou, alors j'y applique des épinards congelés.

23/05
Fassett - Gatineau - 68 km.
Beau soleil. Arrêt à Montebello pour le château et le manoir de Louis-Joseph Papineau. Nous croisons plus de bateaux que de vélos sur la route. Il fait très, très chaud. Toujours mal à un genou, j'essaie donc des fèves congelées cette fois-ci. Stephanie souffre d'une épaule. Nous campons derrière un marché aux puces.







24/05
Gatineau - Quyon - 71 km.
Il fait tellement chaud, qu'on nous indique qu'il est préférable de ne pas faire d'activité physique. Nous empruntons une chouette piste cyclable jusqu'à Aylmer. Repas du jour: maïs en crème, patates, fromage, haricots frais, oignons hachés, morceaux de pain. Coucher dans un champ ou des milliers de maringouins assoiffées de sang assaillent notre abri. Le moral demeure bon, on s'encourage.























25/05
Quyon - Cobden - 68 km. Ontario.
Trop chaude journée. Fort vent. Roulons a 10 km en deployant beaucoup d'effort, même en descente! L'entrée sur l'autouroute 17 est traumatisante. L'accotement est réduit, les gros camions passent bien proche. Les 5 derniers kilomètres de la journée furent tres difficiles. À Cobden, à une épicerie, nous recontrons David, cycliste qui nous invite chez lui, où sa femme Sandy nous reçoit avec un chowder. Nous passons une belle soirée à jouer de la guitare et boire du vin.

26/05
Codben - Meilleurs Bay - 104 km.
David nous montre son atelier où il fabrique avec des outils ancestraux des chaises Windsor (David Flemming, Chairmaker, www.spokeshave.ca). Magnifique! En plus, il nous accompagne en vélo les deux premières heures. Il nous fait ainsi éviter une bonne partie de la 17, en fait jusqu'a Petawawa. Plusieurs bonnes montées. Nous lavons nos vélos. Pas trop de colons comme dirait David. Nous couchons derrière un môtel à vendre et le chasse-moustique nous sauve encore la vie. Les marais sont à éviter. Quinoa et fèves rouges font bon ménage, comme le jus d'orange et de pomme.

27/05
Meilleurs Bay - Matawa - 88 km.
Tôt le matin, nous rencontrons deux sympathiques gaillards, Rob et Herby, impressionnés par notre projet. Ils nous offrent du whisky qu'ils conservent dans leur camion pour les occasions spéciales (la bouteille à plus de 10 ans et est à peine entamée) ainsi que des conseils pour les ours. Les pentes sont ardues. La pluie se met de la partie, de faible puis intense. Peu importe nous roulons. Lors d'une descente, nous atteignons la vitesses atteignons la vitesse de 59 km/h! Et puis, voilà qui vient à bout du vent. En après-midi, nous perdons conscience l'un contre l'autre dans le porche d'une église. Nous célébrons notre 500ième kilomètre avec un bout de chocolat. Une dame de Matawa nous raconte son histoire. Souffrant d'un peu partout, nous couchons cette fois-ci DANS un môtel. Douche chaude, lit douillet, du doré et des côtes levées au restaurant du môtel.

28/05
Matawa - North Bay - 65 km.
Journée difficile. Des travaux sur 27 km où il n'y a aucun accôtement. Je fais plusieurs chutes, Stéphanie déraille, il vente et fait froid, bref c'est moche. A North Bay, nous sommes accueillis par un panneau interdisant les cyclistes sur la 17. Nous l'ignorons. Dans un parc, Chris (Christopher Kuntz, Canwindpower, entrepreneur dans l'éolien, ckuntz@cogeco.ca)) le voyageur nous invite a dormir dans sa chambre d'amis. Sa femme Stéphanie (!), leurs enfants Léo et Zoé sont tous tres accueillants. C'est d'ici que nous vous écrivons.


En conclusion. C'est difficile, mais nos efforts sont toujours récompensés. Nous rencontrons des gens formidables, nous mangeons bien et ne manquons de rien. Nous avons le goût de continuer. On pense aussi à vous tous qui nous avez encouragés.

dimanche, mai 20, 2007

Quelques heures avant le départ

C'est avec une certaine nervosité que Stéphanie et moi en sommes à finaliser nos préparatifs. Alors que j'imperméabilise les coutures de la tente, elle cuisine un pain aux bananes. Bon, comme quoi si j'étais seul, maudit que ça serait efficace, mais maudit que ça serait platte...

Il y en a des objets à ne pas oublier: nécessaire de couture, réservoir de naphte, maillot, pompe, clés hexagonales, chaudrons, réchaud, radio, brosse à dent, crème solaire, moustiquaire, et patati, et patata. Encore un peu, et nous oublions les vélos! En plus, il faut tout faire entrer dans quelques sacs. Et la pluie? Les Ziplocks et les sacs à ordure sont les amis des campeurs.

jeudi, mai 17, 2007

Courage

Le vrai courage ne réside-t-il pas dans l'affrontement de ses peurs? Encore faut-il les reconnaître. En voici trois, bien personnelles, que j'ai indentifiées en vue de mon voyage en vélo au Canada.

1. Grizzly
À mon image, ce sympatique nounours se nourrit principalement de végétaux. Hélas, c'est notre seule ressemblance. D'un poids de 500 à 750 kg, dépassant les 50 km/h à la course, s'il s'avèrait qu'Ursus arctos horribilis (abominable ours nordique) décida de m'ajouter à son menu, ses griffes de 15 cm mettraient fin sans difficulté à mon périple.

2. Vol
Un coup de vent et hop, me voilà envolé. Mais non, pas le vol aérien, le cambriolage! Même si je n'emporte avec moi aucun objet de valeur, j'avoue humblement une certaine insécurité vis à vis mes quelques possessions. L'idée qu'un maladrin me subtilise une sacoche, une pièce de vélo, voire tout le véhicule m'angoisse . Pire encore qu'un voleur de vélos; je pourrais être victime d'un grizzly voleur de vélos. J'imagine ces derniers particulièrement habiles, la preuve étant qu'aucun n'ait encore été pris!

3. Blessure
Une oreille cassée? Une violente inflamation au troisième oeil? Et la peste noire! Que de périls! Un mal de dos, de genoux, une crise d'appendicite et voilà un voyage annulé. Je croise les doigts.

dimanche, mai 13, 2007

Le règne de l'acier

Les cadres de vélo sont disponibles en acier, en aluminium et en titane. Le titane étant hors de prix, l'acier me semblait préférable à l'aluminium car plus flexible, donc plus confortable, plus facile à souder en cas de pépin et aussi parce que moins cher.

Visitant les vélocistes locaux, il me semblait devoir choisir entre un onéreux Kona Sutra (1800.00$) ou un Trek 520 à gros braquets. Alors que je surfais sur la toile, entre deux sites de femmes roumaines, j'ai découvert surlybikes.com et son CroMolyesque "Long Haul Trucker". Hourra! Véritable cadre de cyclotouriste, celui-ci offre une géométrie stable, trois supports pour les porte-bouteilles, des oeillets, supports de pompe, etc.

Surtout pour cette histoire de soudure, j'ai retenu deux porte-bagages en acier eux aussi, toujours de chez Surly. Désirant les tester, Stéphanie s'est assise sur celui avant alors qu'Alain s'est tenu sur un pied sur celui de derrière. Deux jours plus tard, je lisais les limites de poids: 36 kgs/80 lbs!

vendredi, mai 11, 2007

Le désespoir

Les Aztèques considéraient nécessaire de nourrir le soleil avec du sang humain par l'entremise de sacrifices pour en assurer la vitalité. Cette croyance était supposément tellement vive que certains se portaient volontaires! Aujourd'hui, nous sommes portés à juger de haut cette naïveté. Et pourtant...



Le reportage "The Doomsday code"* nous présente des croyants contemporains convaincus que L'Apocalypse de St-Jean doit être interprété littéralement. Parmi les faits particulièrement troublants, il y a celui que, puisque la fin du monde permettra aux élus de rejoindre leur dieu en son paradis, et que cet évènement étant inévitable, autant qu'il survienne le plus tôt possible.

Les conséquences en sont tragiques. Elles vont par exemple jusqu'à faire croire que le réchauffement climatique ne doit pas être combattu. Il s'agit d'une preuve véritable de la fin des temps. Alléluia! Dans le même ordre d'idée, on peut comprendre pourquoi certaines populations abandonnent l'idée du port du condom alors que le sida est épidémique parmi celles-ci.

En boutade, j'ai souvent indiqué que je possédais un VUS (véhicule utilitaire sport), soit mon vélo. En fait, ça me semble excessivement juste. Il me permet de me déplacer rapidement, sur de longues distances, de transporter de lourdes et encombrantes charges et de réaliser une excellente activité physique.

Je ne peux qu'être troublé de constater que plusieurs considèrent la bicyclette comme un jouet, un gros camion nécessaire et sportif, la lutte contre le réchauffement climatique utopique et les Aztèques, euh, de vulgaires primitifs.

*The Doomsday Code (101 minutes, en anglais): http://video.google.com/videoplay?docid=6439295521791525424

mercredi, mai 09, 2007

Je suis content

"50 km/h"!

"Moi, j'ai 53 km/h".

"Ah, bon".
Enfin, une chose est sûre, la descente du Boulevard Mont-Royal fut rapide. Et ce, sans donner de coups de pédales. En compagnie de Stéphanie et d'Alain, j'ai pu ainsi tester mon Long Haul Trucker, autant en descente, qu'en montée. Montréal n'étant guère vallonée, c'est à la montagne que nous sommes allés.

Voilà qui m'amène à vous parler de braquets. De kossé me direz-vous? Il s'agit du rapport entre le nombre de dents d'un plateau et d'un pignon. Une image valant mille mots, voici les braquets de mon vélo:

Sur la ligne, le nombre de dents de chacun des 3 plateaux, le long de la colonnes, les dents de chacun des 9 pignons.

Et puis? En multipliant ces valeurs par le diamètre de la roue, on obtient la distance parcourue en un tour de pédalier.

Voici donc les développements du LHT:

Pfft. Que de travail pour obtenir une information fort insignifiante! Mais non, car en multipliant ces valeurs par le rythme de pédalage par minutes (mettons 80), puis par 60 (le nombre de minutes dans une heure) nous obtenons les nombre de mètres parcourues en une heure. Bon, divisons le tout par 1000 (le nombre de mètres dans un kilomètre) et voilà la vitesse de croisière du fier cycliste:

Mais je peux défier Lance Armstrong! Voilà la conclusion de cette démonstration arithmétique. Vous l'aurez compris, 44 km/h est plus que suffisant. Bon, sûrement pas pour faire de la course, mais pour le tourisme, c'est déjà trop. Maintenant, imaginez-moi avec 4 sacoches bien remplies et une caisse de bière sur chaque porte-bagages, gravissant les Rocheuses. J'aurai besoin d'un petit, petit, petit braquet. En fait, le plus petit possible. Le 0.76 du LHT me semble très pertinent. En comparaison, un Devinci Destination offre 0.88. Quant au très populaire Trek 520 ou au dispendieux Kona Sutra, on débute à 0.94! Pourquoi ces entreprises offrent-elles des vélos dits de cyclotourisme avec des braquets si élevés? Euh, je sais pas. Peut-être leur clientèle dispose-t-elle de plus gros mollets que les miens ou ne transporte-t-elle qu'une caisse de bière à la fois?

lundi, mai 07, 2007

Nouvelle monture

Je glissai le long objet phallique entre mes cuisses moites.

"Plus haut" m'ordonna le glabre éphèbe.

Cette fois-ci, j'empoigna à deux mains la verge et la dressa le plus haut qu'il m'en était possible.

"Ouf, c'est bien du 56".

Je descendis du moyen-âgeux appareil de mesure, content de constater que mon futur vélo était bien doté d'un cadre d'une dimension correspondant à ma taille.

Pendant encore une heure, le professionnel conseiller allait régler au millimètre près un "Long Haul Trucker"; le modèle cyclotourisme du fabriquant Surly.

Puis, j'ai roulé une heure. À la fin, mon postérieur était tout aussi souffrant que sur mon écovélo. Hum...

http://www.surlybikes.com/lht_comp.html